Justice
Judiciarisation de la médecine : Pratique médicale
La judiciarisation de la médecine relayée par la médiatisation des décisions de justice modifie la pratique médicale, comme en témoignent les répercussions sur la gynécologie obstétrique, discipline emblématique. L’affaire du sang contaminé a conduit à des dispositions de dépistage sérologique ou génétique très onéreuses dont les résultats en termes de santé publique sont très faibles. L’affaire Hédreul, obligeant le médecin à apporter la preuve de l’information du patient, a conduit à la rédaction de véritables contrats entre le médecin et son malade. L’affaire Perruche a découragé la pratique de l’échographie 45 et augmenté le taux d’amniocentèses « de précaution », et donc celui des interruptions de grossesse de foetus normaux. Enfin, la médiatisation de ces arrêts a fait augmenter les primes d’assurance dans des proportions telles que les médecins fuient la discipline. On est en droit de se demander si cette judiciarisation, censée défendre le malade, ne va pas en fait se retourner contre lui.