Médecine complémentaire

Régulation de la température

Le rôle de la régulation de la température (thermorégulation) est de maintenir constante la température du noyau à une valeur de consigne, en dépit des variations des quantités de chaleur reçues, produites ou perdues. Cette valeur de consigne de la température est en moyenne de 37°C. On note des variations circadiennes d'environ ± 0,5°C (minimum vers 3 h, maximum vers 18 h.). Cette valeur de consigne est contrôlée par une « horloge interne ». Un décalage à plus long terme du point de consigne s'observe durant le cycle menstruel et, pathologiquement, lors de la fièvre (cf. ci-dessous).

L'hypothalamus est le centre de contrôle de la thermorégulation. C'est là que se trouvent des récepteurs sensibles à la température (thermorécepteurs) qui enregistrent la température du noyau central. L'hypothalamus reçoit des informations complémentaires des thermorécepteurs de la peau et de la moelle épinière. Dans les centres thermorégulateurs de l'hypothalamus, la température effective du corps (valeur réelle) est comparée à la valeur de consigne. S'il existe une différence, l'organisme met en œuvre plusieurs mécanismes de régulation du bilan thermique .

Dans un environnement froid par exemple, la stimulation des récepteurs cutanés au froid active la production de chaleur et provoque une vasoconstriction cutanée avant que la température centrale ne chute. Par opposition, la stimulation des récepteurs centraux au chaud conduit à une augmentation des pertes de chaleur cutanées avant que la peau ne devienne chaude ou même si la peau ne devient pas chaude du tout (refroidissement évaporatif de la peau !).

Si la température centrale dépasse la valeur de consigne (par ex. lors d'un exercice physique), dans un premier temps le flux sanguin cutané augmente, et par conséquent le transfert de chaleur du noyau vers la peau. Ce n'est pas seulement le volume/temps qui augmente, mais plus encore le transport de chaleur/temps, ce qui diminue également les échanges de chaleur par contre-courant entre les artères et les veines satellites (B. et cf. p. 134 et suiv.) ; enfin le retour veineux des veines profondes est dévié vers le réseau veineux superficiel. Dans un second temps, la production sudorale est plus importante, ce qui refroidit la peau et par là même crée le gradient de température nécessaire aux pertes de chaleur. La mise en jeu de cette réaction a pour origine les récepteurs centraux au chaud. Ceux de la peau, dans ce cas, ne peuvent rendre compte d'un réchauffement puisque leur environnement est de fait devenu plus froid.

Si la température corporelle tombe en dessous de la valeur de consigne, on observe non seulement une réduction de la déperdition, mais aussi une augmentation (jusqu'à 4 fois le métabolisme de base) de la production de chaleur, essentiellement par activité musculaire volontaire et par frisson . Le nouveau-né se refroidit très facilement du fait de son rapport surface/volume élevé. Mais il possède une possibilité supplémentaire de régulation par thermogenèse sans frisson (dans le tissu adipeux brun). Si la température centrale chute, la stimulation adrénergique élève le métabolisme, la production de chaleur augmente. Ces contre-réactions sont déclenchées par un environnement thermique froid au moyen des récepteurs cutanés au froid avant même que la température centrale ne chute.

La régulation physiologique de la température permet à l'organisme de maintenir sa température constante pour des températures ambiantes comprises entre 0 et 50°C (jusqu'à 100°C en air très sec, sauna par exemple). En dehors de la zone de température ambiante « confortable » , l'homme règle sa température en adaptant son comportement (par exemple, recherche de l'ombre, port de vêtements adaptés, chauffage des habitations). En dessous de 0°C et au-dessus de 50°C , seul un comportement approprié permet la régulation de la température.

La fièvre est généralement provoquée par des substances particulières, les pyrogènes, qui agissent sur le centre de la thermorégulation dans l'hypothalamus. La thermorégulation s'effectue alors à un niveau plus élevé, c'est-à-dire que, lorsqu'on a de la fièvre, la valeur de consigne est décalée vers le haut. En conséquence, le corps est trop froid au début (d'où le frisson musculaire : fièvre avec frissons} '. lors de la chute de la fièvre, la valeur de consigne redevient normale, et l'organisme est trop chaud (d'où vasodilatation et sudation).

Les macrophages sont activés par les infections, les inflammations et les nécroses. Ils provoquent alors la libération d'interleukine 1 synthétisée au niveau du foie, du cerveau et d'organes fabriquant les précurseurs de certaines hormones : c'est un pyrogène endogène (pouvant aussi agir par l'intermédiaire des prostaglandines) dont l'action au niveau du centre thermorégulateur hypothalamique vient contrecarrer la fièvre.

La température du noyau central se prend avec une précision suffisante dans le rectum (température rectale) ou la bouche (température orale). La prise de température dans l'aisselle fermée (température axillaire) demande baucoup de temps (jusqu'à 1/2 h).

Physiologie Thermorégulation