Pfizer prépare l'après Viagra
La cosmétique Valley, née en 1994 en Eure-et-Loire, est devenue en 2005 un pôle de compétitivité baptisé. Sciences de la beauté et du bien-être, qui s'étend sur six départements : le Loiret, l'Eure-et-Loir, l'Eure, le Loir- et-Cher, l'Indre-et-Loire et une partie des Yvelines. Le comité de pilotage s'est réuni à Tours en février pour admettre de nouveaux membres dont « Skin'up », une PME créatrice de vêtements intelligents, amincissants, hydratants, qui a déposé deux brevets au niveau mondial sur la technologie du cosméto textile, sur lequel un premier congrès est d'ailleurs prévu pour le 15 mai à Tours. La cosmétique Valley représente actuellement près de 300 entreprises, 24.500 emplois, quatre universités, dont celle deTours, 178 laboratoires de recherches et 82 établissements de formation (dont l'IMT de Tours).
Pas moins de deux ministres, Christine Lagarde, ministre de l'Economie, et Hervé Novelli, secrétaire d'Etat aux Entreprises et au Commerce extérieur, se sont déplacés en Touraine le 12 février dernier sur le site de Pfizer à Pocé-sur-Cisse près d'Amboise (Indre et Loire). L'unité de production, qui emploie près de 700 personnes, y fabrique, pour le monde entier, le Viagra®. L'état major du groupe américain, dont Louis Couillard, président de Pfizer France et Pierre Ginestet, vice-président chargé de la Région Europe du sud, y ont annoncé la réalisation d'une plate-forme technologique de portée mondiale, spécialisée dans la formulation de médicaments inhalés pour le traitement de nombreuses maladies, notamment respiratoires. Le déploiement de cette plate-forme débutera par la construction d'un nouveau bâtiment dès ce mois de mars, pour être opérationnel au second trimestre 2009. Dès cette année, 30 millions d'euros seront consacrés à cette nouvelle unité employant 37 personnes. L'investissement total du groupe Pfizer devrait s'élever à 130 millions sur cinq ans et générer à terme 440 emplois dans la production.
Le brevet du Viagra tombe en 2011
Pfizer poursuit, depuis des années, des recherches autour de solutions innovantes pour l'administration de médicaments sous forme de poudres inhalées. Cet investissement donne des perspectives au site d'Amboise qui s'inquiète pour son avenir, car il se trouvera en 2011 face à l'échéance du brevet protégeant son médicament vedette, le Viagra®. Christine Lagarde a félicité Pfizer d'avoir choisi la France, en concurrence avec de nombreux pays sur cette implantation, et a rappelé son implication personnelle comme celle d'Hervé Novelli pour l'aboutissement de ce projet. Elle y voit aussi le résultat des efforts de la France en faveur de l'innovation et des investissements à forte valeur ajoutée « les plus compétitifi de l'OCDE ».
Cet ensemble d'annonces n'a pas gommé la fermeture prévue fin mars du centre de recherche et développement de Pfizer à Amboise, entraînant la suppression de 150 emplois très qualifiés. Les négociations entreprises avec des repreneurs potentiels (on cite Covance, Actélion, et Eurofins) ont finalement échoué. « Les pouvoirs publics ne cesseront d'appuyer vos projets de reclassement », a promis la ministre de l'Economie aux salariés touchés. Le Préfet d'Indre et Loire et les dirigeants de Pfizer vont choisir un cabinet de reconversion qui aura aussi pour mission de trouver d'autres laboratoires de plus petite taille avec des activités connexes, de l'industrie pharmaceutique ou cosmétique, qui pourraient s'installer sur le site.
Patrick Le Bars
par pharmaceutiques.com magazine